Avec la pandémie et les confinements successifs, le tourisme virtuel se développe. En tant que guide touristique pour Bratislava, je me devais de réaliser une visite guidée en ligne. Expérience concluante !
C’est entendu : une visite virtuelle ne remplacera jamais le contact réel. Cependant, le coronavirus ne doit pas nous empêcher de voyager.J’ai donc préparé dans une visite guidée numérique de Bratislava suite à la demande d’un groupe. Les clients ont été enchantés du résultat.
En tant que guide professionnel, je traque les tendances du secteur. J’étais bien évidemment au courant des visites virtuelles, mais je n’avais pas encore eu l’occasion d’essayer. C’est fait et c’est encourageant. Une telle visite propose un moment interactif et détendu grâce aux ressources mises en ligne sur Internet. Les participants vivent une nouvelle expérience en ligne, combinant visite guidée et conférence. Ils sont confortablement installés chez eux et sont connectés depuis n’importe quel support donnant accès au net. Nous avons fait une visite thématique de la ville de Bratislava, et nous nous sommes baladés au centre de la capitale de la Slovaquie.
Dans une visite virtuelle, la plus-value, c’est le guide
Si l’on choisit un guide pour une visite en ligne au lieu de découvrir soi-même un lieu en surfant sur le net, c’est pour le contact humain. C’est fondamental. Il faut bien garder cet aspect à l’esprit, vous ne proposez pas aux clients une quelconque visite, mais vos propres services en tant qu’individu.
Votre visite doit être une expérience unique, privée, pour les participants qui vous ont choisi. Ils vous entendent, c’est en temps réel, ils vous voient et peuvent communiquer avec vous. Aucune technologie ne remplacera jamais l’être humain en chair et en os qu’est le guide touristique, plus-value de toute visite.

Comment organiser une visite virtuelle pour un groupe ?
- Il faut déterminer une plateforme pour communiquer. J’ai utilisé Microsoft Teams à la demande du client. C’est gratuit, la réunion n’est pas limitée dans le temps, de même que le nombre de participants. Il en existe d’autres avec leurs avantages et leurs inconvénients.
- Une fois la réservation effectuée, le client reçoit une invitation comprenant un lien de connexion. La date convenue, il rejoint en un clic la visite. Rien de plus simple ! Le guide partage son écran pour commencer la visite virtuelle.
5 aspects techniques de la visite en ligne
Voici quelques éléments techniques dont il faut tenir compte pour que la visite virtuelle se passe bien.
1. La connexion
Il faut prévenir les clients en début de visite des aléas de toute connexion. Aujourd’hui plus qu’hier, le réseau est sollicité. Au cours de mon expérience, tout c’est très bien passé. Seules deux personnes du groupe ont eu des difficultés : l’une pour se connecter, une autre a été déconnectée.
2. Les déplacements virtuels
Il ne faut pas abuser des déplacements rapides, des balayages panoramiques, des zooms intempestifs pour éviter les flous ou les images bloquées. Il faut parfois quelques secondes pour que les images se chargent.
L’astuce : Préférez un déplacement clair, fixer un point de vue et commenter. Là encore, j’avais testé avant avec des bêta-visiteurs. Au final, les participants ont été satisfait du rendu, de la qualité des images.
Je n’ai pas partagé de vidéo, le résultat n’était pas concluant au cours des essais (ralentis, blocages).
3. Le circuit : évitez les impasses visuelles
Pour me déplacer à Bratislava, j’ai utilisé Google map. Certaines rues ne sont pas accessibles, et certains détails que vous montrez habituellement lors d’une visite en présentiel ne sont pas visibles.
L’astuce : Comme tout bon guide, j’ai effectué un repérage virtuel de l’itinéraire avant la visite pour éviter les impasses visuelles.
4. Choisir plusieurs points de vue étonnants
Se rendre à plusieurs éloignés est un plus qu’offre la visite en ligne. Vous n’avez pas de contrainte physique qui limite dans le temps et l’espace vos déplacements. Nous avons effectués beaucoup plus de kilomètres au cours de cette balade virtuelle que lors d’une visite à pied. Vous pouvez aussi choisir des points de vue difficiles d’accès physiquement, utiliser les plans aériens.
Attention ! Pas de zapping géographique. Si vous changez de lieu, il faut bien toujours situer l’endroit où vous trouvez, pour que le client ne se sente pas perdu.
5. Le son : méfiez-vous des échos
J’ai utilisé écouteurs et micro. Pendant la visite, coupez les micros des participants, ou leur demander de le faire, pour éviter échos sonores et retour de voix.
L’astuce : Fixer des moments pour que les participants posent leurs questions, afin que cela reste participatif sans qu’il y ait trop d’interruption. Par exemple, le groupe peut discuter plus longuement en live avec le guide à la fin de la visite.
Poursuivre sa visite en vrai !
J’ai mêlé photos et textes aux déplacements virtuels. C’est de loin le parcours en ligne que les participants ont le plus apprécié. Certains d’entre eux comptent revoir les lieux découverts. Ce type de visite permet au touriste virtuel de prolonger l’expérience. C’est une excellente introduction à un futur voyage, une invitation au client à se rendre sur place et à découvrir en vrai avec le guide la ville de Bratislava.
Jacques Hoflack, guide touristique